SupplĂ©ment au voyage de Bougainville le mode de vie des Tahitiens comme modĂšle des LumiĂšres Nous vous proposons ici un voyage vers des contrĂ©es caressĂ©es par les alizĂ©s avec lâesprit critique de Denis Diderot 1713-1784. En effet, dans ce RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, vous dĂ©couvrirez que le philosophe des lumiĂšres est critique quant Ă ce quâil a pu lire du Voyage autour du monde de lâexplorateur et navigateur français Louis-Antoine de Bougainville 1729-1811, paru en 1771. Ce journal de bord relate la circumnavigation de Bougainville entre 1766 et 1769. Dans son SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Denis Diderot met en scĂšne deux protagonistes nommĂ©s A et B. B souhaite prĂ©senter un soi-disant supplĂ©ment au rĂ©cit de Bougainville remettant en question certains faits. Cinq chapitres dĂ©veloppent cet argumentaire. Chapitre 1 Amorce du rĂ©cit et considĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur le voyage de Bougainville Dans ce premier chapitre du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, les deux personnages attendent que le brouillard disparaisse afin de pouvoir continuer leur cheminement. Dans cette attente, B lit le Voyage autour du monde du cĂ©lĂšbre navigateur ainsi quâun soit-disant supplĂ©ment Ă ce rĂ©cit. A nâa jamais lu ledit ouvrage et questionne son compagnon sur la nature de lâauteur. B rĂ©sume ainsi les grandes Ă©tapes de ce pĂ©riple autour du monde. B aborde les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les deux navires de lâexpĂ©dition La Boudeuse et LâEtoile lutte contre les Ă©lĂ©ments naturels, avaries, maladies, rationnement, etc. La navigation nâĂ©tait pas chose aisĂ©e mĂȘme au SiĂšcle des LumiĂšres. Puis B Ă©voque certains faits relatĂ©s dans divers autres rĂ©cits de voyage lâexpansionnisme colonial des JĂ©suites du Paraguay et leur expulsion, la rumeur des gĂ©ants vivants en Patagonie, la sagesse et la qualitĂ© de vie des habitants des Ăźles du Pacifique ou encore lâhistoire du Tahitien, Aotourou, qui accompagna Bougainville jusquâen mĂ©tropole. A dĂ©montre un vif intĂ©rĂȘt pour ce SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. B lâencourage alors dans la lecture de ce rĂ©cit complĂ©mentaire. Dans le chapitre suivant, notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville prĂ©sente un supposĂ© extrait du SupplĂ©ment dont B faisait lâĂ©loge Ă A. Chapitre 2 LâhostilitĂ© du vieux Tahitien Ă lâencontre de Bougainville Dans la suite du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Denis Diderot donne la rĂ©plique Ă un vieillard indigĂšne qui reproche aux habitants de lâĂźle dâĂȘtre tristes du dĂ©part des Français. En tant que figure de sagesse, les propos du vieillard sont forts. Il considĂšre les voyageurs comme des envahisseurs. Leur visite ne doit pas ĂȘtre un sujet de joie mais dâinquiĂ©tude. Quand ils reviendront, ils corrompront son peuple avec leurs mĆurs divergentes et mauvaises. Dans ce passage du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, le vieillard sâadresse directement Ă Bougainville quâil nomme chef des brigands ». Lâinfluence de son Ă©quipage est mauvaise pour les Tahitiens. Le bonheur Ă©dĂ©nique » de ces derniers est troublĂ©. Le lecteur est littĂ©ralement plongĂ© dans un rĂ©quisitoire pour dĂ©fendre la vie sauvage des insulaires face Ă la prĂ©tendue civilisation europĂ©enne. Le vieux Tahitien va jusquâĂ souhaiter la mort de Bougainville et de son Ă©quipage sur le chemin du retour. Ainsi garderont-ils secrĂšte la dĂ©couverte de Tahiti. Dans son SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Denis Diderot affirme que Bougainville a vraiment vĂ©cu cette entrevue avec le vieux Tahitien mais quâil nâa pas voulu la retranscrire en raison de son hostilitĂ©. Dans la suite de notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, nous verrons que Diderot offre Ă son lecteur un prĂ©tendu passage du SupplĂ©ment que lit B. Chapitres 3 et 4 du livre de Diderot lâentretien entre un Tahitien et un jĂ©suite Deux personnages sont introduits. Orou, un hĂŽte ĂągĂ© dâune trentaine dâannĂ©es qui est mariĂ© et pĂšre de trois filles. Un aumĂŽnier jĂ©suite du mĂȘme Ăąge quâOrou. Un fait Ă©tonnant mais Ă©tabli dans les mĆurs tahitiennes, lâhĂŽte offre une de ses quatre Ă©pouses Ă lâaumĂŽnier pour la nuit. LâOccidental refuse au nom de sa religion. Une conversation sâamorce entre les deux hommes. Orou souhaite que le religieux sâaccommode des mĆurs tahitiennes. Le jĂ©suite cĂšde et passe la nuit avec la plus jeune des filles dâOrou, qui se nomme Thia. Un siĂšcle plus tard, le peintre Paul Gauguin 1848-1903 nâaura pas Ă se faire prier pour passer des moments voluptueux avec de jeunes tahitiennes. Au matin suivant, Orou souhaite savoir ce que signifie la religion ». Un discours thĂ©ologique sâamorce alors dans ce SupplĂ©ment au voyage de Bougainville . Le JĂ©suite devise sur la conception chrĂ©tienne du cosmos. Tout ce qui existe est lâĆuvre de Dieu, le Tout-Puissant. Il est Ă©ternel et insaisissable. La question du Bien et du Mal est posĂ©e. Le religieux prĂ©sente le Dieu chrĂ©tien enfermĂ© dans un rĂŽle moralisateur. Câest lui qui dicte ce qui est bon et mauvais pour lâhomme. Pour Orou, cette vision est inconcevable. Il dĂ©montre au jĂ©suite que sa vision dâun Dieu moralisateur nâest ni conforme Ă la Nature, ni Ă la Raison. Denis Diderot expose lĂ une problĂ©matique chĂšre aux philosophes des LumiĂšres. Pour Orou, les lois qui rĂ©gissent la civilisation occidentale nâont aucun sens. Les injonctions morales, sociales et juridiques ne signifient rien. Continuons notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville en abordant le point du de vue dâOrou sur bien des sujets qui opposent la civilisation europĂ©enne et la civilisation polynĂ©sienne. Selon le Tahitien, dans une union, le culte de la maternitĂ© prĂ©vaut. La richesse dâune communautĂ© rĂ©side dans les enfants. Enfin, lâimportance des rituels est primordiale pour la cohĂ©sion du groupe. Le RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville se poursuit avec le chapitre 4 qui est une continuitĂ© de lâentretien entre Orou et le jĂ©suite. Ce dernier a du mal Ă saisir la notion de libertinage amoureux tant rĂ©pandu chez les Tahitiens. En effet, pour les insulaires la procrĂ©ation est au centre de tous les rituels de la communautĂ©. Les transgresser, câest tabou », pour reprendre le terme exacte qui est dĂ©veloppĂ© longuement par Herman Melville dans son ouvrage TaĂŻpi 1846. Ce rĂ©cit autobiographique se dĂ©roule sur une des Ăźles de lâarchipel des Marquises. Diderot profite de cet Ă©change pour fustiger les vĆux de chastetĂ© du clergĂ© catholique. Ce vĆu est contraire Ă la nature et donc Ă la raison. Dans la suite de notre RĂ©sumĂ© de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, nous reprendrons le dialogue entre nos deux protagonistes dâorigine, A et B. Chapitre 5 Suite et fin du dialogue entre A et B A et B continuent dâĂ©changer Ă propos des mĆurs tahitiennes. Bien entendu, ils les approuvent. Denis Diderot leur fait dire que la civilisation occidentale a asservi les hommes avec des lois artificielles et contraires Ă la nature. Pour le philosophe des LumiĂšres, les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes ont tort de ne pas vouloir laisser les hommes vivre selon les lois de la nature. La morale et la religion sont prĂ©sentĂ©es comme les sources du malheur de lâEuropĂ©en. Il a perdu sa nature Ă©dĂ©nique, pourrait-on dire.
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Dialogue entre A. et B. Notre phrase prĂ©fĂ©rĂ©e Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, titre des biens imaginaires. Genres Documents et essais - Nouvelles, contes - Philosophie RĂ©sumĂ© SupplĂ©ment du Voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l'inconvĂ©nient d'attacher des idĂ©es morales Ă certaines actions physiques qui n'en comportent pas est un conte philosophique de Diderot, formant le dernier volet du triptyque des Contes moraux de 1772 parus dans La Correspondance littĂ©raire. Il tranche par son exotisme avec les deux premiers, Ceci n'est pas un conte et Madame de La CarliĂšre, puisqu'il s'agit d'un dialogue de deux personnages, apparemment dĂ©sinvolte mais profondĂ©ment sĂ©rieux, Ă propos du voyage du cĂ©lĂšbre navigateur, sur le processus de civilisation qui caractĂ©rise la sociĂ©tĂ© europĂ©enne du XVIIIe siĂšcle comparĂ©e Ă la sociĂ©tĂ© tahitienne dĂ©crite par l'explorateur. En cinq chapitres prĂ©sentant une mise en abyme, puisque le dialogue de A et B contient l'entretien d'un aumĂŽnier qui logea chez l'OtaĂŻtien Orou, les interlocuteurs Ă travers lesquels Diderot rĂ©flĂ©chit critiquent, en analysant notamment les mĆurs sexuelles, les contradictions et la perversitĂ© de leur sociĂ©tĂ© en l'opposant Ă la sociĂ©tĂ© tahitienne, heureuse car rĂ©gie par le seul code de la nature. RĂ©sumĂ© SupplĂ©ment du Voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l'inconvĂ©nient d'attacher des idĂ©es morales Ă certaines actions physiques qui n'en comportent pas est un conte philosophique de Diderot, formant le dernier volet du triptyque des Contes moraux de 1772 parus dans La Correspondance littĂ©raire. Il tranche par son exotisme avec les deux premiers, Ceci n'est pas un conte et Madame de La CarliĂšre, puisqu'il s'agit d'un dialogue de deux personnages, apparemment dĂ©sinvolte mais profondĂ©ment sĂ©rieux, Ă propos du voyage du cĂ©lĂšbre navigateur, sur le processus de civilisation qui caractĂ©rise la sociĂ©tĂ© europĂ©enne du XVIIIe siĂšcle comparĂ©e Ă la sociĂ©tĂ© tahitienne dĂ©crite par l'explorateur. En cinq chapitres prĂ©sentant une mise en abyme, puisque le dialogue de A et B contient l'entretien d'un aumĂŽnier qui logea chez l'OtaĂŻtien Orou, les interlocuteurs Ă travers lesquels Diderot rĂ©flĂ©chit critiquent, en analysant notamment les mĆurs sexuelles, les contradictions et la perversitĂ© de leur sociĂ©tĂ© en l'opposant Ă la sociĂ©tĂ© tahitienne, heureuse car rĂ©gie par le seul code de la nature. Les premiers mots Cette superbe voĂ»te Ă©toilĂ©e, sous laquelle nous revĂźnmes hier, et qui semblait nous garantir un beau jour, ne nous a pas tenu parole. »